Actus  Y  Toro  - Janvier & Février 2005    

 

  Le 'El Romancero Gitano'  

L’Odéon de Nîmes sera en janvier prochain le théâtre d’un coup artistique soigneusement monté : le livre, sans doute le plus populaire de Federico Garcia Lorca y brûlera les planches avec la complicité de quatre entremetteurs du récit, du chant, de la musique et de la danse flamenca, qui lui feront dire ce qu’il est. Un moyen pas comme les autres d’en pénétrer la prodigieuse poésie.
Coulisses…

 

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L’ « Encre et la Corne » à Arles

  C’est confirmé, notre exposition l’Encre et la Corne sera présentée à l’Espace Van Gogh du 19 au 29 Mars prochain dans le cadre de la féria pascale. Elle entame ainsi un périple qui doit l’amener à Istres pour la féria du mois de juin, puis certainement à Béziers où elle serait présentée au Musée taurin pour la féria d’août.
Entre temps elle sera peut-être visible à Fréjus…les contacts sont en cours.
Pour Arles une conférence de presse est envisagée, la date du vernissage- avec on l’espère la présence de Michel Vauzelle- est en cours de validation.
 

 

   
 

Les Cafés Suds de Nîmes

… une nouvelle création d’Arte y toro

  En 2005, le Congrès Mondial de Flamenco, fait exceptionnel, s’exporte. Nîmes aura le privilège immense de l’accueillir sur un thème justement cher aux publics de notre région : le Flamenco et la Tauromachie.
Parce que la tauromachie est un des pans essentiels de notre culture méridionale, et parce que l’art flamenco est vivant aux travers de nombreux artistes et pénas flamencas résidant dans notre région Arte y Toro se propose, tout au long de cette année 2005, comme une sorte d’avant-goût festif, de jeter des passerelles entre ses deux arts à propos desquels Cocteau disait qu’ils se parlent avec le corps.
Les lectures des plus beaux textes qu’on ait pu écrire sur la tauromachie dites et jouées par des artistes et des personnalités du monde du spectacle seront proposées aux publics sur plusieurs sites de Nîmes, dans les « Cafés del Arte », à mi chemin entre le cercle littéraire et le cabaret.
L’autre volet consistera à produire les jeunes pousses flamencas au cours de « Cafés Cantantes », dans la plus pure tradition andalouse : chant, danse, guitare, pour découvrir les perles rares et les futurs grands talents que recèle cet Art dans notre Midi.
Les « cafés del Arte »
A mi-chemin entre salons littéraires et cabarets, ils recevront dans plusieurs lieux de Nîmes dédiés à la culture festive (l’Espace féria, l’Espace Pablo
Romero, le Diagonal, le Prolé) ou des restaurants et cafés branchés (le 9, le Toril, le Café Olive), des personnalités et des artistes qui joueront ou liront les plus beaux textes qu’on ait pu écrire sur la tauromachie.
Des comédiens comme Pierre Arditi, Jacques Weber, Jérôme Savary, Philippe Caubère mais aussi des personnalités comme Simon Casas, Jacques Maigne, Marc Blondel et d’autres prêteront leur voix et mettront leur talent à disposition d’Hemingway, de Montherlant, Leyris ou plus proche de nous de Francis Marmande ou de Jacques Durand.

Une dizaine de représentations seront programmés durant l’année 2005.
Ces « causeries » seront entrecoupées de pauses musicales sous forme de tablao flamenco ou d’animations dans la plus pure tradition du cabaret (chants, accordéons etc.
Les publics visés sont autant les aficionados que les amateurs de beaux textes ou de théâtre.


Les « Cafés cantantes »

Développés en Andalousie et particulièrement à Séville à la fin du XIXeme siècle, les « cafés cantantes » sont à l’origine de la production artistique flamenca : avec eux, les nouveaux talents éclosent, le chanteur ou la danseuse deviennent des artistes professionnel itinérants, marquant ainsi une évolution décisive et irréversible.
Dans la perspective du Congrès Mondial de Flamenco qui se tiendra à Nîmes en septembre 2005, sur le thème « Flamenco et Tauromachie », Arte y Toro entend apporter sa contribution à une meilleure connaissance de l’art flamenco et de ses liens quasi charnels avec la tauromachie.
Les « Cafés Cantantes »témoigneront de leurs influences réciproques qu’elles aient trait à leur rituel, leur costume ou leur dramaturgie, en produisant, comme à l’origine, les jeunes pousses flamencas et les jeunes talents de notre région.

Assistés de Pepe Linares, le plus andalou des nîmois, et de personnalités de la production artistique flamenca, nous proposerons plusieurs rendez-vous, au cours de l’année 2005, destinés à promouvoir ces jeunes talents.
Le Théâtre de l’Odéon de Nîmes, avec son histoire marquée pendant des années par le Concours International de Flamenco de Nîmes et dont la configuration se prête à merveille à ce type de production, accueillera ces jeunes artistes au cours de quatre ou cinq représentations échelonnées tout au long de 2005.

Le premier rendez-vous est pris pour le jeudi 3 mars veille de la Primavera au Théâtre du Quaternaire de Nîmes, avec comme invitée probable Anne Alvaro (meilleur second rôle pour sa prestation dans « Le goût des autres » avec Jean-Pierre Bacri) et Françoise Fabian (qu’on ne présente plus). Un mano à mano de Mujeres !!!

 

 

 

 

 

 

 

   
 

Le Mot du Mois

    « PATRICIA PELLEN ET LE REJONEO »

 ( suite à la soirée Arte y Toro avec comme invitée Patricia Pellen )

Le philosophe Hegel a dit ou écrit quelque part qu’au soir de la bataille d’Iéna, il avait rencontré l’Ame du Monde, assis sur son cheval. Cette Ame du Monde était Napoléon. Ce n’est certes pas l’Ame du Monde que nous avons reçue l’autre soir, ni Sarkozy, mais le charme, servi par la sûreté du propos, confirmant s’il en était besoin, la ferme assurance et l’élégance d’un art difficile et périlleux : le toreo équestre. Nous recevions Patricia Pellen. Nous étions loin des platitudes verbales de certains toreros, contrastant avec la subtilité du style, la rhétorique compliquée de leur écriture gestuelle. Ces toreros s’expriment dans le cirque, sur la page ocre de l’arène ; pourquoi leur en demander plus ? Ont-ils vraiment envie d’ailleurs, en dehors du lieu, de parler de tauromachie ? Ils peuvent être diserts et passionnants sur des hors sujets ; pourquoi se priverait-on de ces conversations là ? Tout le reste n’est que taurologie…

Mais Patricia Pellen, c’est autre chose. Elle sait réciter, comme un mythe des origines, la naissance d’une passion dans une famille implantée dans une terre de tradition. Elle sait dire la franchise chaleureuse et le rayonnement paternel, la vocation qui, insensiblement se transforme en disposition, et puis l’exigence de l’effort, l’interminable travail de dressage, patient, toujours recommencé, lorsqu’on prend la relève du père rejoneador. Elle relève le défi, et le gant, l’ " empeno " de jadis, dans une confrérie longtemps dominée par l’aristocratie masculine. Mais elle rejoint ce cercle fermé au moment où, sous l’impulsion de Ginés Cartagena, le toreo à cheval a repris des couleurs, rompant avec une chorégraphie équestre noble mais répétitive, qui pouvait lasser les spectateurs plus sensibles à la dramaturgie du toreo à pied. Le rejoneo a changé. L’exercice de style aristocratique s’est compliqué sans perdre de son élégance, rapproché au fond, de la tauromachie à hauteur d’homme, en lui empruntant de plus en plus de suertes. Cela suppose un parfait accord avec la monture, la création d’une sorte d’être indivis, l’antique centaure, dira-t-on, si on ne craint pas le lieu commun. Il faut une longue, longue préparation alchimique où s’hybrident apparemment l’intelligence et la volonté de l’homme avec le tempérament compliqué et fougueux du cheval. Le cheval , animal partenaire face à l’animal adversaire, le toro, ce n’est pas du tout cuit. Malgré l’harmonie rcherchée, la distinction entre l’animal, frémissant à la moindre sollicitation, et l’autorité de son cavalier, ou de sa cavalière demeure, doit demeurer ..sensible…. La belle et la bête si l’on veut. Si la corrida à cheval accueille plus volontiers les femmes que la corrida à pied, c’est que le partenariat de la femme et de l’art équestre existe depuis des temps immémoriaux, que le combat de l’amazone est médiatisé, éloigné pour l’essentiel du corps à corps, même si la conclusion doit souvent se faire à pied. La médiation est opérée par le cheval torero, connu par l’intelligence intuitive de la femme et dominé par la souple fermeté de sa volonté. Quant au toro, il n’est pas un ustensile vivant, un simple faire-valoir. La preuve. A la question posée sur le moment le plus intense et le plus redouté de la corrida, Patricia répond qu’il s’agit de l’attente brève mais lourde qui précède la sortie du toro, et non pas la pose du rejon de muerte, comme on pourrait le croire. Imprévisibilité du toro, et, bien sûr, face à lui, imprévisibilité du cheval. Les spectateurs, d’ailleurs, particulièrement silencieux à ce moment là, s’en rendent compte plus ou moins confusément.

Si Patricia Pellen n’est pas l’Ame du Monde, elle règne bien , avec ses pairs, sur le monde des toros, mais plus aisément, selon ses dires, sur les mondes circulaires que sur l’Ovalie, si j’ose dire : Nîmes, Arles. Pas besoin de faire le dessin d’une ellipse pour comprendre ; il suffit d’observer que le danger vient de l’ajustement des vitesses, des distances et de leurs relations d’incertitude, du toro en fin de compte, mobile armé et imprévisible. Souhaitons pour finir que se multiplient les corridas mixtes pour effacer peu à peu le clivage encore marqué entre les deux aficion. A bientôt Patricia !

Max Latgé
 

 

   
 

Potins taurins


L’épizootie de langue bleue qui sévit en Andalousie et en Estrémadure aura pour conséquence de nous priver en 2005 des élevages de Miura, Victorino et autres Domecq. Pour la prochaine Primavera de Nîmes ( 4, 5 et 6 mars prochain), Simon Casas fera donc appel à des élevages de la région de Salamanque et de Madrid.
Que les empresas françaises ( et les vedettes ) fassent contre mauvaise fortune bon cœur en n’oubliant pas nos élevages locaux ! Les tardieu, les gallon et autres scamandre en ruminent à l’avance.

Le triomphateur de la dernière féria des vendanges, El Cid, est annoncé pour alterner avec Ponce et El July lors de la prochaine corrida des Rameaux à Séville … Aura-t-elle pour lui les yeux de Chimène ?..

Nos amis de Cultureaficion de Paris organisent les 4 et 5 mars prochain deux journées au campo chez Pierre-Marie Meynadier à Raphèle lès Arles. Si certains d’entre vous sont intéressés, nous le faire savoir.

L’ancien torero, ganadero, journaliste, photographe, dessinateur André Viard vient de sortir une revue trimestrielle intitulée « Terre Taurines ». Le Hic, c’est quelle ressemble comme deux gouttes d’eau à la revue « In Vino » de notre ami Bruno Doan qui envisageait lui aussi de sortir une publication taurine. Aie !

A Pâques nous reverrons avec plaisir Juan Bautista qui nous avait « espanté » lors du festival taurin réalisé au profit des sinistrés d’Arles. On espérait le voir alterner avec Gallo, mais celui-ci a décidé de plaquer l’écurie Jalabert…alors.. Aie, deux fois !

Il se murmure que Istres se doterait d’une structure appropriée pour l’organisation de ses Férias. Il serait temps, car manifestement l’organisation actuelle, confiée à un comité des fêtes, n’était pas de taille. Faire appel à un professionnel – qui est déjà en place- voilà qui pourrait donner des ailes à cette féria.

 


Et encore, Bonne Année à toutes et à tous !!!

Féliz ano nuevo !!!